VICTIMES DE MEGALOMANIA

Plus beaux, plus forts, « plus mieux » que tous les autres. A croire qu’ils savent presque voler ou se téléporter. Les mégalomanes ne peuvent pas nous laisser de marbre. Au mieux, ils nous font rire. Au pire on les haït. Et il y a de quoi. La discrétion et la modestie n’est pas le credo de ces Narcisse des temps modernes. Galerie des meilleurs mégalos, à consommer avec excès. 

Delon, un César du XXIème siècle ?

Dans la famille des mégalos, il y a le grand père. Celui qui a tout fait, tout vécu. Bref, celui dont on ne supporte plus les histoires. Dans cette catégorie, un grand gagnant est officialisé. «Je suis un des rares mythes vivants du XXIe siècle.»  s’exclame le grand Alain Delon. L’homme qui parle de lui à la troisième personne, pense qu’il est une légende vivante. Soit. Certains étrangers, et notamment les Asiatiques, le surnomment le « samouraï ». Et le vénèrent. Mais ce n’est pas une raison pour exercer le rôle de Narcisse au quotidien. Et d’être imbuvable. Or depuis quelques temps, il met son auto satisfaction en scène. L’homme s’adonne à l’auto dérision. Notamment dans « Astérix aux Jeux Olympiques » où il incarne le plus hautain des Césars. Bref, Alain Delon, c’est Alain Delon. Et personne d’autre.

Beigbeder: mégalo ou icône ?

Il y a aussi le neveu insupportable. Celui qui vit à Paris, est imbu de sa personne car « Monsieur écrit ». Le roi en question ? Frédéric Beigbeder. C’est le dandy parisien par excellence. Le mégalo drogué-paumé, dira-t-on. Selon lui, pour se concrétiser dans sa vie, il faut s’auto-canoniser. Mais avec style. Errer ivre mort, briser les cœurs , s’enfiler de nombreuses bouteilles, prendre de la drogue sur le capot d’un taxi… En somme, être un frimeur paresseux… Et même si on le déteste, on ne peut passer outre ses romans égocentriques au possible. Celui que l’on considère parfois comme un « égoïste romantique » révèle la part obscure de chacun. Devant laquelle, il conseille de s’extasier.

Amélie, elle se met en couverture de ses bouquins !

D’un autre côté, on retrouve la tata mégalo déprimante. La notre se nomme Amélie Nothomb. La célébrité est décidément un vilain défaut. Elle écrit aussi sur elle, bien entendu. Mais celle-là, ne sort pas toute la nuit. Elle reste à écrire en se plaignant. Dans son livre « Biographie de la faim », elle ne parle que d’elle. Car « La faim, c’est moi ». Merci Amélie. Tout au long du livre, c’est « moi, moi, moi ». Amélie serait-elle Dieu ? En tout cas, elle se voue une passion dévorante. Et oui, Amélie Nothomb est nombriliste. De son enfance à sa vie d’adulte, elle a tout livré dans ses livres. Et en s’auto-flagellant. Une manière particulière de s’épanouir en devenant le protagoniste de ces livres. Megalo mais pas seulement. Pour faire passer la pilule, elle se critique, se dévalue et se descend…Jusqu’à la nausée.

La star des boîtes de nuit

Les cousins artistes ne sont pas en reste. Christian Audigier a la folie des grandeurs. Le créateur aux motifs agressifs (marque Ed Hardy) l’avoue : « mégalo, ça me va bien ».
A coup de champagne, de strass et de paillettes, il en fait des tonnes. « Vous savez qui je suis ? I’m the King of fashion. «   Plutôt que Christian, il préfère qu’on l’appelle VIF, « Very Important French ». On en reste bouche bée.
Même si sa success story est indéniable, son égo prend rapidement le dessus. « Il se la pète » diraient certains. Et il en est fier. Il pose aux côtés de tous ses amis superstar-du-showbiz-tu-peux-pas-teste, comme Johnny ou Britney. Il n’en démordra pas. Celui qui se compare à Ralph Lauren (tant que ça!) est mégalo et fier de l’être. « Un mégalo c’est quelqu’un qui rêve et qui réalise ses rêves, et je crois que c’est mon cas. »

Dans la famille, pas de gagnants. Juste de nombreuses personnes atteintes du virus « mégalomania ». Et l’arbre généalogique ne s’arrête pas là, on pourrait rajouter David Vendetta, Mariah Carey ou encore Bono…La liste est longue.

Sandra Cazenave